La Mission et la Vision du Lycée du Saint-Esprit

Le Lycée du Saint Esprit, dirigé la Compagnie de Jésus depuis sa création en 1953, est une école basée sur des valeurs d’évangile. Si le Lycée est dénommé du « Saint Esprit », le mot n’est pas vide de sens, au contraire, la référence est explicite. Nos élèves seront formés dans l’Esprit, pour porter les fruits du Saint Esprit. St Paul, dans son épître aux Galates nomme ces fruits : « charité, joie, paix, longanimité, serviabilité, bonté, confiance dans les autres, douceur, maîtrise de soi ». Des valeurs morales et chrétiennes donc. Des attitudes et des bonnes pratiques. Pas de la théorie ! Plutôt de la pratique, dans les mouvements d’action catholique, dans l’école du progrès, dans la visite des malades, etc.
Mais aussi il y a des valeurs humaines, qui prennent également en compte des qualités culturelles des barundi : ubuuntu (l’humanité), ubushíingantaáhe (la droiture, la responsabilité et l’équité), ibaanga (la dignité), ubupfáasoni (le respect de soi et des autres), ubuvyéeyi (la paternité-maternité), kugiraumutíma (avoir du cœur, de la vertu), etc.

Les valeurs intellectuelles ne sont pas à reléguer en arrière. Un élève sorti du Lycée du Saint Esprit doit être bien formé, dans sa tête, dans son cœur, dans ses relations humaines. Un élève affectivement mûr, professionnellement compétent, magnanime, prêt à servir, homme ou femme pour les autres. Dès ses débuts, le Collège du Saint Esprit a préparé ses élèves à aborder et réussir des études universitaires. Aussi a-t-il mis en place des structures et des ressources humaines adéquates pour atteindre ce but.
Le patrimoine culturel a été mis en valeur depuis les débuts du Collège du Saint Esprit. Ainsi les danses traditionnelles « intoóre », les tambourinaires « abatiimbo », des danses culturelles régionales comme « agasiimbo », « agasáambíri » ont été enseignées. La littérature orale traditionnelle, représentée par « amazína », « ibicúba » a été enseignée. La figure de l’Abbé Byusa, un prêtre rwandais, est souvent liée à l’éducation des jeunes collégiens à la culture traditionnelle. Dans le peloton de jésuites belges affectés à l’éducation des jeunes burundais et rwandais du Collège du Saint Esprit dans les années 60, on a envoyé des jésuites banyarwanda et barundi, notamment les Pères Mahame Chrysologue, Barakana Gabriel et Bucumi Jean.
Le développement des aptitudes physiques fait partie intégrante de l’éducation. Mens sana in corpore sano ! On ne réussit pas toujours à faire des performances dans ce domaine. Mais le Collège du Saint Esprit a connu une équipe forte de basket masculin : « les Dauphins », et le Lycée à Gihosha une équipe de basketteuses : « les Gazelles » ! Cela tient parfois de la personnalité des encadreurs.

Puisant dans l’expérience quadri-séculaire de l’éducation, les jésuites veulent porter leurs éduqués toujours plus haut, toujours plus loin. Ainsi, pour caractériser cette ambition, peut nous servir l’image de la girafe, avec son grand cœur pour faire parvenir le sang dans tout le corps, et aussi son long cou pour atteindre les sommets et voir loin. La mission principale de l’éducation, au lycée du Saint Esprit comme ailleurs, est de porter les enfants et les jeunes à la vie d’adultes responsables d’eux-mêmes et de ceux dont ils ont la charge. Il y a donc une mission de pédagogie, au sens étymologique, de conduite des enfants. Un aspect très important est celui de la transmission des contenus, des compétences : les valeurs, les savoirs faire, les savoirs être, les technologies, et surtout la culture de l’humanité. Nous prônons une éducation globale et intégrale.
La visée de notre éducation est de former les enfants et les jeunes à être des hommes et des femmes adultes, les préparer à servir, à s’épanouir dans toute leur personnalité, développant toutes les potentialités contenues en eux, mais non sans leur collaboration volontaire.
En résumé, nous pourrions dire que le lycée du Saint Esprit se donne comme vocation de développer toutes les caractéristiques d’une école catholique et jésuite. Cette vocation recherche un développement de compétences et de performances, une formation solide, excellente, humanitaire, chrétienne, intégrant la dimension de Dieu et le service de l’homme. Chaque bénéficiaire de l’éducation est considéré comme une personnalité, digne d’attention, digne de soins particuliers, méritant de voir ses potentialités développées pour son propre bien et le bien de toute la société. Et tout cela doit se faire dans l’ordre et la discipline, fortiter et suaviter c ‘est-à-dire fortement et suavement !

Fait à Bujumbura le 05 décembre 2014,
Père Guillaume Ndayishimiye Bonja, sj

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