En septembre 1990, une équipe jésuite a été mise sur pied pour prendre le Lycée dit de Kamenge, anciennement Collège du Saint Esprit, désormais ouvert à tous vents, que les passants traversaient de part en part et dans toutes les directions.  Et pourtant, trois ans plus tôt, en janvier 1987, les jésuites l’avaient laissé en bon état, neuf, inachevé mais prospère.  Le premier événement que nous avons vécu fut la célébration que le Pape Jean Paul II a faite à Gikungu, à peu près dans l’angle sud-ouest des avenues actuelles Jean Paul II et Lycée.  La rentrée scolaire n’a eu lieu que le 11septembre.  En communauté, nous étions deux prêtres (le Père Bob et moi) et deux scolastiques (GAHINYUZA Révérien et Jean-Pierre BODJOKO).  Le Père Ramon Usoz, jésuite espagnol, décédé peu après sa nomination, n’a pas pu nous rejoindre.  Il fallait nous contenter de notre petit nombre pour affronter la montagne de tâches qui nous attendait. Au niveau de l’enseignement et de l’éducation, le pays venait de subir le contre coup de la crise antagonique de l’Eglise et de l’Etat : les écoles en étaient délabrées au niveau moral et spirituel, financier, logistique et pédagogique.  Une convention datée du février 1990 remettait la gestion de plusieurs écoles à l’Eglise Catholique du Burundi.  Un défi multiforme nous attendait.  Il nous fallait nous armer de courage, de tact, d’abnégation et de savoir faire.