Du club Together For Life du lycée du Saint Esprit à la présidence d’un concours international : le parcours d’Igirubuntu Tity Louange, preuve qu’une activité parascolaire peut changer une vie

Comment j’ai vécu mon année au Lycée du Saint Esprit

Je suis arrivée au Lycée du Saint Esprit en 2019, après avoir étudié au Lycée Municipal de Gihosha où j’avais dirigé un club de danse. À mon arrivée, j’ai intégré la section Langues. Nous n’étions que huit élèves, et je me sentais un peu perdue. Le Lycée du Saint Esprit a toujours eu une grande réputation. Très vite, je m’y suis habituée et j’ai adoré le côté artistique de notre section : les pièces de théâtre, les poèmes… La plupart du temps, c’était moi qui les rédigeais et j’assurais également la mise en scène.

C’est aussi là que j’ai découvert l’univers des clubs du Lycée du Saint Esprit. À cette époque, les clubs permettaient à chaque élève de s’épanouir, de s’évader et de réaliser ses rêves. Je voulais intégrer le club de danse moderne mais mes camarades m’avaient dit que c’était réservé aux élèves les plus célèbres. Alors je me suis dirigée vers le club Together For Life (TFL), un club très respecté avec cinq volets.

Le premier jour où j’y suis allée, il y avait l’élection de la nouvelle présidente. J’ai immédiatement adoré l’ambiance, la façon dont les prétendantes présentaient leurs projets et le déroulement des élections. Quelque chose en moi m’a dit que je serais un jour présidente. Je n’ai pas étouffé cette voix, j’y ai cru.

J’ai passé ma première année entre cours, théâtre et activités parascolaires. J’étais dans le volet chant. Chaque volet avait un président ou une présidente, et au-dessus d’eux, il y avait la présidente générale et son comité. Toute l’année, j’ai observé leur fonctionnement. La présidente du club était respectée comme une autorité du lycée. Lui couper la parole ou la contredire ? Jamais. Même si nous avions le même âge, au sein du club, c’était comme si elle était préfète.

Arrive ma deuxième année. J’ai consulté le programme pour la classe de Seconde et je me suis dit que je pouvais me présenter pour devenir présidente du club TFL. J’en ai parlé à mes camarades et à ma famille. Ils m’ont traitée de folle, mais ils y ont cru. J’ai osé. J’ai commencé à préparer mon projet. C’était sérieux au point qu’il fallait faire une campagne, ce que j’ignorais.

Le jour J arrive. Je suis encore presque nouvelle. On appelle les candidates, nous sommes quatre et je suis la moins populaire. La vice-présidente de l’année passée me dit de retourner m’asseoir car je suis nouvelle. Je m’assois, mais la présidente et l’encadreur me donnent ma chance. Bingo ! Je suis élue. Dieu fait bien les choses.

Ma vie change à jamais. J’ai rencontré plusieurs défis (je ne peux pas tout raconter ici). Parmi les nouveautés que j’ai apportées : pour la première fois, je change les affiches du club. Chaque jeudi, une nouvelle affiche designée par mes soins indiquait les activités du vendredi. Rapidement, le club a compté plus de 200 membres.

Je ne me suis pas arrêtée là. Le lycée a organisé un événement sur la sécurité routière : nous avons gagné. J’ai aussi organisé, avec mes camarades, notre premier concours The Voice Kids du lycée du Saint Esprit : près de 250 à 300 élèves s’y sont inscrits. Je voulais stabiliser le club : j’ai invité des professeurs experts pour encadrer chaque volet, en plus des présidentes de volet.

Nous avons poursuivi jusqu’à la finale de l’événement, un immense succès, où j’ai également créé le concours Miss TFL. Cette année-là, j’ai aussi lancé mon défilé signature lors de la fraternisation qui a été très apprécié et a lancé plusieurs carrières. En parallèle, j’étais chargée de la cuisine pour la classe de Seconde LA, MPT et 8e B pour la fraternisation.

Comme il se doit, le club TFL devait organiser une œuvre de charité à la fin de l’année. J’ai décidé que nous irions voir les jeunes filles mères sourdes. Nous avons terminé l’année par une clôture festive avec les membres du club.

C’était mon année de règne, jonglant entre études, responsabilités de présidente et autres engagements. Sans le savoir, cette année a changé le cours de ma vie. J’ai rencontré des obstacles mais je les ai surmontés avec succès et j’ai obtenu de bonnes notes. Je remercie les autorités du lycée qui ont révélé en moi la jeune leadeuse qui s’y cachait. Ils m’ont permis de me préparer au monde extérieur. J’y ai appris le design, le marketing, le management, l’art et le leadership….En vérité, je ne fais ici qu’effleurer la richesse de cette année.

Ma troisième et dernière année est arrivée rapidement. J’ai été nommée chargée de la cuisine du lycée, une responsabilité que j’ai adorée. Avec mes camarades, nous avons vécu des moments inoubliables. Lors de la fraternisation, je dirigeais à nouveau la cuisine du lycée.

Cette année-là, je me suis un peu éloignée des clubs pour laisser la place à la nouvelle présidente. Est-ce que c’était difficile ? Oui, bien sûr. Mais mes occupations me prenaient beaucoup de temps.

Tout ce que j’ai accompli, je l’ai fait en écoutant le passé, en vivant le présent et en visualisant l’avenir. Autrement dit : j’ai écouté les conseils des anciens élèves, je les ai adaptés au présent pour construire le futur que je voulais.

Aujourd’hui, je ne sais pas qui je serais sans ces activités parascolaires et cette présidence qui m’a été confiée. Cela me rend triste de voir que les jeunes d’aujourd’hui négligent cela.

Je m’appelle Igirubuntu Tity Louange. Je suis présidente de la société INA Elite Modèle, qui organise le concours international MISS TFL GLOBE, dont le projet phare est « La beauté avec un impact ».

Ce projet encourage les jeunes filles à utiliser leur beauté et leur influence pour avoir un impact positif dans leur communauté. Nous formons des ambassadrices du changement, des jeunes qui allient beauté, engagement social et leadership.

Aujourd’hui, je parcours un peu le monde pour défendre cette cause. Mais tout a commencé au Lycée du Saint Esprit, dans les clubs parascolaires. Dieu y avait déjà tracé mon futur.

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